Être un boss d’après le
cœur de Dieu 9 / ABAGOH >>> |
|
Être un boss
d’après le cœur de Dieu – Partie 9 (ABAGOH)
« Aux grands maux les grands moyens » |
2 Samuel 11:12-13 – SG21– David dit à Urie: «Reste
ici aujourd'hui encore et demain je te laisserai repartir.» Urie resta
à Jérusalem ce jour-là et le lendemain. David l'invita à manger et à
boire en sa présence et il l'enivra. Le soir, Urie sortit pour s’étendre
sur son lit avec les serviteurs de son maître, mais il ne descendit
pas chez lui.
David essaya une première fois de renvoyer Urie chez lui afin qu’il
aille retrouver sa femme, mais cette ruse échoua aussi. Alors il décida
de mettre le plan B en action. Tout innocent qu’il était, Urie n’aurait
jamais pu savoir ce qui se trame réellement. Il était l’objet une machination
scabreuse et n’avait aucune idée des réelles intentions de son boss.
Il se sentait certainement honoré par tant d’ « amabilité » et d’ «
attention » de la part de son maître qui semblait lui accorder un honneur
et une considération authentiques. Le comportement du roi semblait si
aimable et si inoffensif qu’Urie n’aurait jamais pensé qu’on le manipulait
comme un pantin. Et pour cause, le roi jouait très bien son rôle. Le
plan B de David était qu’il fit apprêter un dîner royal et y convia
Urie comme son invité d’honneur spécial. Urie a dû penser : « Waouh
! Quel honneur pour moi qui ne suis qu’un païen de m’asseoir à la table
du roi d’Israël et de Juda et de dîner avec lui ! Quelle faveur ! Ça
va certainement faire des jaloux. »
En effet, Urie était un païen, un Hitite qui était devenu un adorateur
du seul vrai Dieu, s’était engagé au service de David et avait épousé
une hébreuse, à savoir Bathsheba (International Standard Bible Encyclopedia).
Il se demandait si le roi se comportait de la sorte parce qu’il voulait
le récompenser pour son engagement et sa dévotion envers le Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob, mais aussi envers David, le chef du terroir. Il
s’était probablement imaginé qu’il y avait une promotion en vue, ce
qui expliquerait la soudaine attention de son maître. Allait-il devenir
le prochain commandant en chef de l’armée de David ? Ou peut-être l’assistant
et le conseiller de Joab ? Il a dû se demander : « Mais pourquoi moi
? Ma femme va être fière de moi ; mes amis vont m’envier et mes parents
vont me féliciter. Si je reçois cette promotion, alors on fera une grande
fête pour célébrer cet évènement sans précédent ! » Pouvait-il imaginer
que le compte à rebours avait débuté et qu’il n’avait plus que quelques
heures à vivre ? Pouvait-il imaginer qu’il n’aurait plus jamais l’opportunité
d’aller chez lui et qu’il ne reverrait plus jamais sa femme ?
Alors David et Urie prirent place à table. Celle-ci avait été merveilleusement
bien dressée et avait toutes sortes de mets appétissants à offrir. Le
repas était tout simplement délicieux. Depuis qu’il était parti en guerre
contre les Amonites, Urie n’avait pas dégusté un repas aussi copieux.
Sans parler du vin qui était tout aussi excellent. David avait fait
servir le meilleur vin du pays et veillait à ce qu’Urie boive à en devenir
ivre. C’est à dessein que David faisait boire Urie comme un insensé,
espérant ainsi que son sens du devoir et de la loyauté serait suffisamment
engourdi et qu’il prendrait tout droit le chemin qui mène chez lui pour
aller retrouver sa femme après le dîner. Peut-être que d’autres invités
étaient présent, peut-être pas. Pendant qu’ils étaient en train de manger,
de boire et de faire la causette, le roi faisait un effort pour paraître
le plus naturel possible, bien qu’au fond de lui, il était en ébullition.
Mais il est le roi et en tant que tel, il doit toujours refléter l’assurance,
le charisme et l’autorité. Il doit donner l’impression que tout va pour
le mieux. Personne ne doit soupçonner que le roi est préoccupé et agité
à cause d’une femme qu’il a rendue enceinte suite à un acte irréfléchi.
Alors qu’il était assis à table avec Urie le Hitite, parlant de tout
et de rien, le roi David attendait le moment où Urie commencerait à
montrer des signes d’ivresse pour qu’il le renvoie chez lui. Le roi
buvait lui aussi tout en observant Urie. Mais il faisait bien attention
de ne pas devenir ivre lui-même, car il aurait pu se perdre en paroles
et révéler son secret. Il devait veiller à ne pas perdre sa lucidité,
mais s’assurer que son invité perdrait toute lucidité. Finalement, Urie
commença à manifester des signes d’ivresse et David eu la certitude
qu’il rentrerait tout droit chez lui pour être avec Bathsheba. Mais
une fois de plus, Urie ne descendit pas chez lui. Il alla se coucher
sur son lit et passa la nuit avec les serviteurs de son seigneur comme
il l’avait fait la première fois. Bien qu’il fût ivre, il avait pu trouver
le chemin qui conduisait vers sa chambre. Malgré son état d’ivresse,
il ne s’était pas couché par inadvertance sur un lit qui n’était pas
le sien ; il trouva son lit et s’y coucha. Et bien qu’il soit ivre,
Urie demeura loyal envers son roi, son devoir de soldat et son Dieu,
et ne retourna pas chez lui pour s’amuser avec sa femme. C’est ainsi
que le plan B de David fut également un échec.
Cette nuit-là, David alla lui aussi se coucher dans l’espoir que son
plan marcherait cette fois-ci. Mais il pensait aussi à ce qu’il ferait
si jamais Urie ne retournait toujours pas chez lui. Le lendemain matin,
David apprit la mauvaise nouvelle : Urie avait une fois de plus passé
la nuit avec les serviteurs de son maître et n’était pas rentré chez
lui. Le roi était désespéré lorsqu’il se rendit compte qu’Urie était
un dur à cuire en matière de loyauté. Le temps n’était pas en sa faveur
et il devait agir très vite parce que le bébé que portait Bathsheba
était forcément en train de grandir et sa grossesse allait bientôt être
visible. C’est alors que son cynisme lui inspira une autre idée lumineuse
: pourquoi ne pas se débarrasser d’Urie une bonne fois pour toute ?
Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et il la lui
fit parvenir par l’intermédiaire d'Urie. Il écrivit dans cette lettre:
«Placez Urie au plus fort du combat, puis reculez derrière lui afin
qu'il soit frappé et meure.» Au cours du siège de la ville, Joab plaça
Urie à un endroit qu'il savait défendu par de vaillants soldats. Les
habitants de la ville firent une sortie et livrèrent combat contre Joab.
Plusieurs tombèrent parmi le peuple, parmi les serviteurs de David.
Urie le Hittite fut lui aussi tué. (2 Samuel 11:14-17)
Voilà
que le travail était fait et bien fait d’ailleurs. Après avoir essayé
de rejeter la responsabilité de la grossesse de Bathsheba sur Urie,
le roi David décida de le tuer et cette fois-ci le coup fût réussi.
Comme dit l’adage, « aux grands maux les grands moyens ». David rédigea
une conspiration meurtrière adressée à Joab qu’il remit à Urie ; il
fit donc porter à ce soldat brave, vaillant et dévoué sa propre sentence
de mort. Quel cynisme ! Pourquoi David avait-il décidé d’ignorer le
fait que Dieu sait et voit toute chose ? Puisque Dieu avait épargné
sa propre vie tant de fois à cause de son innocence, pourquoi n’avait-il
pas craint de verser le sang innocent ? Le fait d’atteindre une position
élevée peut tourner le cœur de certains dans la mauvaise direction et
les rendre aveugles, froids et insensibles aux besoins et aux droits
de leurs sujets. Il a été prouvé que la position de puissance, d’autorité
et d’influence peut transformer les gens en despotes.
C’est tellement courant dans les sphères de la politique d’oppresser
et de tuer ceux qui en savent trop et qui pourraient être un menace
pour ceux qui tirent les ficelles. Le meurtre est alors une chose normale
pour ceux qui ont le pouvoir et l’autorité et qui ne veulent pas que
la vérité sur leurs véritables intentions et motifs soit révélée. Le
roi David devait à tout prix dissimuler son adultère avec Bathsheba
parce que sa réputation était en danger, même s’il fallait pour cela
assassiner un soldat loyal qui ne demandait qu’à être un fidèle serviteur.
Le roi David connaissait très bien le goût amer de la trahison. En tant
que soldat qui avait été au combat à maintes reprises, il était bien
conscient de l’importance de la loyauté dans une armée. En réalité,
la traitrise dans l’armée doit être punie de mort. Mais il était devenu
le grand boss et il pouvait maintenant faire ce qu’il voulait. Normalement,
Urie méritait d’être honoré pour ses loyaux services envers la nation.
L’inclusion d’Urie dans la liste des vaillants soldats en 2 Samuel 23:39
et Chroniques 11:41 est bien la preuve de sa réputation en tant que
soldat. (International Standard Bible Encyclopedia).
La Bible déclare qu’il vaut mieux, si telle est la volonté de Dieu,
mourir en faisant le bien plutôt qu’en faisant le mal (1 Pierre 3:17).
Urie a perdu la vie, bien qu’il n’ait rien fait de mal. C’est également
le cas pour Abel, Naboth le Jézréélite, Zacharie le prophète, Étienne
le martyre et tant d’autres personnages bibliques qui ont perdu leur
vie pour la bonne cause. De même que le sang du juste Abel criait vers
Dieu depuis la terre, de même le sang de toutes les âmes innocentes
qui ont périt depuis la fondation du monde crie vers Dieu. Et un jour,
Dieu redemandera ce sang de la main de leurs meurtriers. Lorsque les
gens nous traitent méchamment et injustement et ne nous apprécient pas
à notre juste valeur, souvenons-nous que notre récompense ne vient pas
des hommes mais de Dieu Lui-même. Ce qui est arrivé à David peut arriver
à chacun d’entre nous parce que le cœur de l’homme est naturellement
méchant et trompeur, comme nous dit la Bible dans Jérémie 17:9.
Nous pouvons être animés de bonnes intentions, mais lorsqu’une situation
particulière se présente, elle devient une occasion de chute. David
n’aurait jamais pensé qu’il se comporterait un jour comme un traitre,
tout comme Pierre n’aurait jamais cru qu’il pourrait renier son Maître
Jésus. Après avoir tué le mari de Bathshéba, David la prit chez elle
et elle devint sa femme, sans autre forme de procès. David la consola
après le décès de son époux Urie, mais il ne lui avoua pas qu’il était
le meurtrier de son mari. Bien-sûr qu’elle n’aurait jamais accepté de
l’épouser si elle avait su que ce roi tant admiré et respecté avait
tué son mari. Jusqu’à ce moment, David se comportait toujours comme
un menteur et un hypocrite et il continuait à ignorer la justice de
Dieu. David avait eu la possibilité de se repentir dès le début, mais
il avait préféré endurcir son cœur et faire le sourd lorsque sa conscience
lui disait qu’il avait mal agit. Mais la Bible dit que ce que David
avait fait déplut à l’Éternel (2 Samuel 11:27). Finalement, Dieu intervint
dans cette situation et envoya le prophète Nathan vers David, comme
nous le verrons dans la prochaine leçon. mt